Le carnaval de Venise
Que serait Venise sans son carnaval? C'est sans doute la question que ce sont posés les vénitiens, lorsque le gouvernement décida de le supprimer de la liste des festivités, suite à de trop nombreux "dérapages" au fil des années. Ce n'est que dans les années 1970 qu'il sera réellement "réhabilité.
Autrefois il pouvait durer jusqu'à six mois! La République (de Venise) déclarait alors que tout était permis. Les vénitiens, vêtus de longues capes (tabarro) et du fameux masque (la bauta), se laissaient aller à toutes les fantaisies. L'un devenant ainsi l'égal de l'autre, chacun faisait ce qu'il voulait en tout anonymat (impunité?)! Un bon prétexte donc, aux joutes amoureuses, entres autres...
Comme autrefois, les cérémonies du carnaval d'aujourd'hui suivent des règles précises. Puis, progressivement, l'ambiance glisse vers des fêtes moins "encadrées", dérivant facilement dans un délire plein d'exubérance. Mais quelle fête! Venise se transforme en une scène de théâtre baroque géante où tout le monde joue un rôle.
CARNAVAL
De paillettes tout étoilé,
Scintille, fourmille et babille
Le carnaval bariolé.
Serpent par ses mille couleurs,
Rosse d'une note fantasque
Cassandre son souffre-douleurs.
Comme un pingouin sur un écueil,
Le blanc Pierrot, par une blanche,
Passe la tête et cligne l'œil.
Avec la basse aux sons traînés;
Polichinelle, qui se fâche,
Se trouve une croche pour nez.
Avec un trille extravagant,
A Colombine Scaramouche
Rend son éventail ou son gant.
Un domino ne laissant voir
Qu'un malin regard en coulisse
Aux paupières de satin noir.
Que fait voler un souffle pur,
Cet arpège m'a dit : C'est elle !
Malgré tes réseaux, j'en suis sûr,
Sous l'affreux profil de carton,
Sa lèvre au fin duvet de pêche,
Et la mouche de son menton.